La conférence donnée dans second life sur le tutorat dans les mondes virtuels
Le
La synthèse vidéo des principes évoqués dans la conférence
Le tutorat à distance dans les mondes virtuels
mardi 3 décembre 2013
lundi 18 novembre 2013
Espace de formation
La conférence donnée dans le cadre des 10 ans de TAD sur les espaces de formation.
samedi 19 octobre 2013
Les 10 ans de T@D
Dans le cadre de l'anniversaire de l'activité de Jacques Rodet, un ensemble de conférences sont organisées. Le thème central est bien évidemment le tutorat. L'équipe d'organisation a choisi comme cadre d'accueil des conférences trois solutions technologiques, le hangout de Google, la solution Classilio et ... le monde virtuel Second Life.
Parmi les conférences du programme, au nombre de 22, il y a trois conférences en monde immersif.
- L'historique de T@D
- Tutorat et espace de formation - 31 octobre 2013
- Le tutorat en monde immersif - 28 novembre 2013
Nous continuons donc notre réflexion sur les mondes immersifs, nous prenons même le risque d'emmener des invités béotiens dans un espace que d'aucuns qualifient encore de complexe et atypique.
Les séances peuvent se dérouler grâce à la faculté de droit virtuelle de Lyon 3, Université pionnière dans les expériences immersives, tant sur le point usage que réflexif
La première séance en immersion avec Jacques Rodet. Il est à noter que l'équipe d'organisation a monté la vidéo en utilisant la solution en ligne youtube editor
lundi 24 juin 2013
Tutorat et spatialisation
Les dispositifs des formations immersives sont complexes. L'entrée en réflexion pour lancer ce type de dispositif passe par la rédaction des divers scénarios. Je voudrais dans ce billet partir d'un constat issu de mes observations.
Les acteurs qui s'engagent dans des processus de simulation ont besoin d'intégrer la question du tutorat (par les experts, par les enseignants, par les pairs, par les tuteurs dédiés). Il est nécessaire de pouvoir observer le déroulement dynamique.
Je constate que les concepteurs des dispositifs de formation intègrent le tutorat dans les représentations immobilières. À titre d'exemple on peut voir dans les images ci-dessous trois exemples, la faculté de droit virtuelle pour la simulation de procédure pénale, l'université de Toulouse via Laurent Gout pour la médecine de catastrophe et l'Imperial College of London pour la médecine d'urgence.
Dans les trois cas observés les scénaristes ont intégré un dispositif qui permet l'observation des simulations. Il est très intéressant de constater que l'on peut formaliser physiquement le principe du tutorat. Dans ces dispositifs les tuteurs sont perçus, à la fois comme indispensables (il faut donner les moyens de l'exercice) et comme un biais possible dans le processus de formation. Il faut qu'il se dissimule pour ne pas perturber les étudiants.
Il me semble que nous sommes ici dans une forme de contre exemple du tutorat en ligne. D'ordinaire il faut lutter contre le sentiment de solitude numérique, d'isolement, d'où la nécessité de penser la réactivité et la pro-activité. Ici il est besoin à la fois d'affirmer la présence du tuteur et de la dissimuler en même temps.
NB :
Après lecture de ce billet Jacques Rodet estime que le mot dissimulation n'est certainement pas le terme le plus adapté. Je partage cet avis car dans le scénario tutoral construit les apprenants sont avertis de la présence des tuteurs. Les tuteurs sont dans ces cas de simulation immersive temporairement dissimulés au regard des apprennants. Jacques Rodet préférerait le terme de dissumul'action. Dont acte :-)
NB :
Après lecture de ce billet Jacques Rodet estime que le mot dissimulation n'est certainement pas le terme le plus adapté. Je partage cet avis car dans le scénario tutoral construit les apprenants sont avertis de la présence des tuteurs. Les tuteurs sont dans ces cas de simulation immersive temporairement dissimulés au regard des apprennants. Jacques Rodet préférerait le terme de dissumul'action. Dont acte :-)
Impériel college of London - Medecine |
Impériel college of London - Medecine |
Université de Toulouse - Médecine de catastrophe |
Université de Toulouse - Médecine de catastrophe |
Université de Toulouse - Médecine de catastrophe |
Université de Toulouse - Médecine de catastrophe |
Université Jean Moulin Lyon 3 - Simulation de procès |
Université Jean Moulin Lyon 3 - Simulation de procès |
lundi 10 juin 2013
Monde virtuel, droit et pédagogie universitaire
Les 23 et 24 mai 2013 la FDV de l'université Jean Moulin a organisé un colloque sur les mondes virtuels en pédagogie. Gérald Delabre a rédigé le compte rendu de ces deux journées dont un des temps forts a été le lancement de l'université nuage. Ce billet de billet se propose de réunir les diverses ressources des ces journées pour tenter de faire le point sur les travaux et réflexions dans le domaine du droit et de la pédagogie immersive.
Le programme
Le machimina sur la simulation de procédure pénale immersive
Le compte rendu du colloque
La conférence de presse - Lancement de l'université nuage
-
les vidéos du colloque
Plus de liens pour prolonger l’analyse
jeudi 25 octobre 2012
Tutorat immersif, monde virtuel, Lan Pédagogique et invariants pédagogiques
Les analyses que nous menons dans ces colonnes nous donnent à observer ce qui se passe dans les autres équipes étudient les enjeux des espaces immersifs. Au mois de juin j'avais écouté la conférence de Samuelle Ducrocq Henri aux journées du e.learning organisées par Lyon 3 et la FDV (faculté de droit virtuelle).
Elle présentait l'expérience menée avec un groupe d'étudiants pour apprendre à conduire. Un apprentissage instrumenté à l'aide du jeu vidéo GTA (grand Theft auto) de la société Rockstargame
Je laisse le lecteur visualiser les liens pour s'imprégner de la philosophie des scénarios de "Lan Party". J'aimerais évoquer dans ce billet, ce qui me semble être, l'émergence d'invariants du tutorat dans les mondes immersifs. Je souhaite (dé)montrer que les usages pédagogiques développés dans les mondes virtuels immersifs de type Second Life et ceux développés dans les jeux vidéos immersifs de type GTA sont soumis à des invariants pédagogiques.
Au-delà de la proximité visuelle des expériences il est nécessaire de sérier le champ d'analyse. Est-on sur le même terrain pédagogique ? Je propose de tenter de border l'espace conceptuel à la lumière de la grille de lecture que nous avons commencé à structurer.
Au-delà de la proximité visuelle des expériences il est nécessaire de sérier le champ d'analyse. Est-on sur le même terrain pédagogique ? Je propose de tenter de border l'espace conceptuel à la lumière de la grille de lecture que nous avons commencé à structurer.
Le jeux vidéo et le monde virtuel une définition commune (invariant conceptuel)
Nous avons commencé à ébaucher une définition pour ce que nous entendons par mondes virtuels. Nous nous appuyons sur les usages observés et les analyses conceptuelles de divers auteurs comme Antonio Casili et Marcello Vitali Rosatti.
Il en ressort que nous préférons utiliser le terme immersif au terme virtuel. Ce dernier nous paraît trop polysémique, entraînant dans son sillage des risques de confusion, voire de contresens.
Les jeux vidéos en réseau (soit par internet, soit par un réseau local) et les apprentissages instrumentés par la simulation dans les mondes virtuels semblent présenter des points communs :
- Une communauté constituée autour d'un centre d'intérêt ;
- Une interaction humaine qui s'exprime dans un environnement 3D spatialisé ;
- Des interactions multiples entre les acteurs du dispositif ;
- Un espace métaphorisé (la ville réduite résumée à ses lieux les plus emblématiques) ;
- Une représentation avatarisée des apprenants ;
- Une capacité de déplacement dans des lieux multiples pendant la phase d'apprentissage ;
- Une possibilité de déplacement dans les trois dimensions (espaces terrestre, aquatique et aérien) ;
- Une gestuelle complexe des avatars ;
- Des interactions Hommes / Hommes ;
- Des interactions Hommes / objets ;
- Un scénario modulable et évolutif en temps réel.
Le(s) lieu(x) d'interaction (invariant spatial)
Dans les scénarios de Lan Party et ceux des mondes virtuels les interactions se réalisent dans l'espace virtuel alors même que les individus sont physiquement présents dans un espace commun. Les deux photos ci-contre illustrent les similitudes entre l'expérience de conduite automobile instrumentée par le jeu vidéo et la simulation de médecine de catastrophe organisée par Laurent Gout à l'université de Toulouse (mai 2012).
Simulation de médecine de catastrophe - Crédit photo Laurent Gout (2012) |
La différence notable est que Samuelle Ducrocq Henri observe les interactions dans le réel entre les acteurs du dispositif Lan party parce que la présence sur le même lieu est une des conditions de réalisation. Dans nos constructions nous avons envisagé la possibilité d'un public éclaté géographiquement mais réuni et interagissant dans l'espace immersif.
Les interactions "in the real life" et les "interactions inworld" (les invariants sociaux)
Dans un dispositif de jeu vidéo, l'apprenant est tributaire d'un scénario piloté par l'intelligence artificielle de la machine. C'est cette dernière qui conditionne les phases de jeu. Dans les dispositifs que nous évoquons ici, la part humaine prend le dessus.
Le monde que nous qualifions d'immersif à sa logique propre qui le différencie du monde réel. Dans l'immersif comme dans le réel les acteurs interagissent mais comme je l'ai indiqué précédemment l'immersion permet un grand nombre d'interactions de type :
À la différence des interactions dans la vraie vie, les mondes immersifs augmentent les capacités relationnelles. Outre les relations sociales classiques (dialoguer, se saluer,écouter, exprimer ses sentiments...) il est aussi possible d'assister les apprenants à distance (au sol ou dans les airs), de suivre un apprenant dans une phase de déplacement / action ou de le suivre de façon rapprochée.
Dans les jeux vidéos immersifs, prenons le cas de GTA, il est possible de suivre l'apprenant dans une voiture, sur une moto, en hélicoptère ou de s'asseoir sur la banquette arrière.
Dans les deux cas de figure, les interactions sont dynamiques et par extension riches. Il appartient donc aux concepteurs des dispositifs de déterminer quelles seront les règles sociales qui vont prévaloir. Le scénario de Lan Party versus GTA est très intéressant de ce point de vue puisqu'il s'agit de respecter les règles du code de la route, là où le scénario initial consiste à s'inscrire dans une posture transgressive (passer au feu rouge, rouler très vite, prendre les sens interdits, percuter d'autres voitures, écraser les piétons, ne pas respecter les injonctions de la police....).
On comprendra tout l'enjeu du scénario sur les relations immersives. Dans les mondes virtuels on construit le scénario en bâtissant le monde, dans les jeux vidéos immersifs (Lan Party) on détourne le scénario initial.
Dans un dispositif de jeu vidéo, l'apprenant est tributaire d'un scénario piloté par l'intelligence artificielle de la machine. C'est cette dernière qui conditionne les phases de jeu. Dans les dispositifs que nous évoquons ici, la part humaine prend le dessus.
Le monde que nous qualifions d'immersif à sa logique propre qui le différencie du monde réel. Dans l'immersif comme dans le réel les acteurs interagissent mais comme je l'ai indiqué précédemment l'immersion permet un grand nombre d'interactions de type :
avatar / avatar - avatar / objet - avatar / environnement.
À la différence des interactions dans la vraie vie, les mondes immersifs augmentent les capacités relationnelles. Outre les relations sociales classiques (dialoguer, se saluer,écouter, exprimer ses sentiments...) il est aussi possible d'assister les apprenants à distance (au sol ou dans les airs), de suivre un apprenant dans une phase de déplacement / action ou de le suivre de façon rapprochée.
Dans les jeux vidéos immersifs, prenons le cas de GTA, il est possible de suivre l'apprenant dans une voiture, sur une moto, en hélicoptère ou de s'asseoir sur la banquette arrière.
Dans les deux cas de figure, les interactions sont dynamiques et par extension riches. Il appartient donc aux concepteurs des dispositifs de déterminer quelles seront les règles sociales qui vont prévaloir. Le scénario de Lan Party versus GTA est très intéressant de ce point de vue puisqu'il s'agit de respecter les règles du code de la route, là où le scénario initial consiste à s'inscrire dans une posture transgressive (passer au feu rouge, rouler très vite, prendre les sens interdits, percuter d'autres voitures, écraser les piétons, ne pas respecter les injonctions de la police....).
On comprendra tout l'enjeu du scénario sur les relations immersives. Dans les mondes virtuels on construit le scénario en bâtissant le monde, dans les jeux vidéos immersifs (Lan Party) on détourne le scénario initial.
Un besoin de tutorat (invariant tutoral)
Dans les deux modalités d'intervention en espace immersif l'objectif est orienté "game" plutôt que "play" ou, dit de façon autre, le jeu est au service d'un objectif d'apprentissage.
Un tutorat immersif, avec vue augmentée Crédit photo SDH |
- L'auto apprentissage - L'apprenant est seul (ou en groupe) et il apprend
- L'apprentissage en mode interactif - L'étudiant apprend sous la houlette d'un tuteur qui le chaperonne.
- Avant la séance de formation ;
- Pendant la séance de formation ;
- Après la séance de formation.
- Faut-il un ou plusieurs tuteurs ?
- Faut-il limiter le tutorat dans l'espace immersif ?
- Quelles sont les compétences de "jouabilité" du tuteur ?
Le tutorat en présentiel synchrone non immersif
La "Lan Party" telle que je l'ai compris à ce stade, me semble apporter un élément d'analyse supplémentaire par rapport aux simulations immersives. Le tutorat est pensé en immersion, après l'immersion et en mix réalité / immersion.
À ce jour nous avons peu abordé la question du tutorat post immersif puisque notre parti pris est la formation distante éclatée géographiquement. L'expérience de Laurent Gout en médecine de catastrophe démontre que la phase de "débriefing" est indispensable.Il est nécessaire d'expliquer aux apprenants quelle a été la montée en compétences, quels ont été les savoirs acquis et ceux qui ne le sont pas.
Dans les dispositifs de formation en mondes immersifs le débriefing peut s'effectuer aussi dans un espace immersif dédié ou en utilisant des outils de type forum, classe virtuelle ...
La lan party ajoute un invariant qui est la possibilité de mixer les modes de formation. Il est loisible de réunir des apprenants, des enseignants, des tuteurs dans un lieu signifiant mixte. Il offrira la possibilité de s'immerger dans le lieu de formation et de poursuivre une phase de tutorat dans le réel.
Le tuteur et son élève - Crédit Photo SDH |
À ce jour nous avons peu abordé la question du tutorat post immersif puisque notre parti pris est la formation distante éclatée géographiquement. L'expérience de Laurent Gout en médecine de catastrophe démontre que la phase de "débriefing" est indispensable.Il est nécessaire d'expliquer aux apprenants quelle a été la montée en compétences, quels ont été les savoirs acquis et ceux qui ne le sont pas.
Dans les dispositifs de formation en mondes immersifs le débriefing peut s'effectuer aussi dans un espace immersif dédié ou en utilisant des outils de type forum, classe virtuelle ...
La lan party ajoute un invariant qui est la possibilité de mixer les modes de formation. Il est loisible de réunir des apprenants, des enseignants, des tuteurs dans un lieu signifiant mixte. Il offrira la possibilité de s'immerger dans le lieu de formation et de poursuivre une phase de tutorat dans le réel.
Un immersif instrumenté dans le réel par des artefacts (invariant cognitif)
La vidéo de Samuelle Ducrocq Henri insiste par procédé du plan rapproché sur les outils utilisés pour la séance de jeu. Les stations de jeu sont équipées de volants et du kit de pédales de commandes.Les étudiants se retrouvent dans une situation cognitive proche de la réalité. Il n'est pas besoin de se former en amont aux manipulations parfois compliquées des mondes immersifs de type Second Life.Pour autant l'accès au jeu vidéo ne supprime pas les contraintes d'ordre cognitifs. Les manettes de type Xbox supposent que les apprenants et les enseignants / tuteurs sachent maîtriser a minima un ensemble de commandes complexes pour gérer les gestes des avatars, leurs déplacements , les interactions, les déplacements des objets. La formation de générations "non digital native" suppose probablement de passer par une phase de formation au rapport instrument / actions dans l'espace immersif (je pars du postulat que ces dispositifs de formation s'adressent à un public large).Dans les mondes virtuels se sont des artefacts plus immatériels, comme les HUD (Head up display), les raccourcis claviers et les commandes des divers menus déroulants qui permettent d'agir sur le virtuel. Là encore le "ticket d'entrée" peut être onéreux pour certains acteurs.
Il me parait donc indispensable qu'en amont de toute formation de type immersif il y ait une montée en compétence des formateurs pour être apte à maîtriser les subtilités cognitives des artefacts de pilotage. A défaut de pris en compte de ces invariants c'est la surcharge cognitive qui menace et par extension un amoindrissement des effets de la formation.
Ces premiers éléments d'analyse méritent certainement une analyse plus poussée, gageons que la magie des réseaux nous permettra de pousser plus avant cette analyse.
Les instruments des interactions (Les pédales) - Crédit photo SDH |
Les instruments des interactions (Le volant) Crédit photo SDH |
HUD d'un monde virtuel |
Il me parait donc indispensable qu'en amont de toute formation de type immersif il y ait une montée en compétence des formateurs pour être apte à maîtriser les subtilités cognitives des artefacts de pilotage. A défaut de pris en compte de ces invariants c'est la surcharge cognitive qui menace et par extension un amoindrissement des effets de la formation.
Ces premiers éléments d'analyse méritent certainement une analyse plus poussée, gageons que la magie des réseaux nous permettra de pousser plus avant cette analyse.
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Les supports à cette analyse
La vidéo mise en ligne par illustrine (haut du billet)
Les captations vidéos de la séance de simulation de médecine de catastrophe - Playlist youtube
lundi 10 septembre 2012
Le tutorat dans une situation de simulation immersive. Par Jean-Paul Moiraud
Nous avons précédemment défini dans ces colonnes une typologie des situations pédagogiques dans les mondes virtuels (1). Chacune d'entre elles induit un besoin plus ou moins fort de tutorat, la définition d'une scénario plus ou moins complexe. Le cours virtuel en ligne (cours distant synchrone construit sur une interaction immédiate avec l'enseignant) sera la construction la moins sophistiquée. La situation de simulation immersive fruit de nombreuses interactions demandera la production de scénarios pédagogique et tutoral sophistiqués.
C'est cette dernière situation de formation que je propose de détailler dans ce billet, à la lumière des observations que j'ai réalisées au cours de l'année scolaire / universitaire 2011 / 2012 (2)
Construire une simulation dans un monde immersif (3) suppose de mettre en place une chaine pédagogique extrêmement complexe. Il s'agit de coordonner les activités des différents spécialistes de la formation en ligne (développeur, scénariste, administratifs, DSI, designer, tuteur ...) en adoptant un double mouvement simultané qui va du champ de spécialité de chacun vers l' approche transversale.
Je me limiterai ici à cerner les interactions induites par la posture de l'avatuteur (4) dans les dispositifs de simulation. Il est immergé dans l'espace virtuel avec ses apprenants, il est dans une situation "d'intériorisation pédagogique" (3)
Rappelons, en préliminaire, que la construction pédagogique immersive basée sur la simulation est de type béhavioriste. Les apprenants sont mis en situation d'acquérir des réflexes, des routines professionnelles. Notons que les autres constructions de notre typologie (5) relèvent d'autres champs théoriques. Nous y reviendrons dans d'autres billets.
Le scénario de formation par simulation immersive s'exerce DANS un environnement particulier, le monde virtuel. Nous avons commencé à définir ce concept pour essayer de le stabiliser, en dépassant le terme polysémique de virtuel. (6)
Le tutorat immersif dans un contexte de simulation oblige à mener une réflexion relative à la présence d'acteurs dans un univers virtuospatialisé. Les tuteurs auront pour objectif de suivre et accompagner les apprenants dans leurs diverses phases d'apprentissage (temps synchrone et asynchrone), de certification et de synthèse. Suivre avant, suivre pendant et suivre après.
- Un univers virtuospatialisé
Les environnements 3D (type second life, opensims) permettent aux acteurs de se déplacer dans un univers signifiant. La scénarisation technique aura prévue un espace avec des lieux précis, objets d'apprentissage. Prenons pour exemple la simulation de médecine de catastrophe (op.cit). Y sont définis différents lieux (centre commercial, métro, hôpital, centre de régulation, PMA ...) dans lesquels les apprenants doivent se déplacer en fonction d'une trame pédagogique et y exprimer des interactions. Il est besoin de préciser que ces déplacements peuvent se réaliser au sol, dans les airs et en sous-sol. À la différence des autres modes de formation, le tuteur doit se mouvoir, à tout le moins suivre les mouvements des apprenants. Les mondes virtuels semblent faire émerger le concept de "tutorat cinétique".
- "Vous me suivez ?"
Représentation de déplacements dans un monde virtuel d'après l'expérience en médecine de catastrophe |
Le langage imagé fait souvent dire au formateur, au tuteur, à l'adresse de ses étudiants "Vous me suivez ?". Les mondes virtuels donnent du corps à cette expression car le tuteur doit suivre ses (son) apprenant(s) dans l'environnement spatialisé. Nous sommes même dans un cas d'inversement de proposition. L'étudiant est en capacité de se poser la question suivante : "vous me suivez M le tuteur ?"
- Des compétences cognitives à acquérir
Les espaces à investir |
Le tuteur se met évidemment en situation de suivre les déplacements de ses apprenants, ce qui lui impose de maîtriser parfaitement l'environnement technologique et les fonctionnalités des avatars. Le suivi peut s'opérer de plusieurs façons :
- En déplaçant son avatar au sol, au sous sol et dans les airs (7) puisque la base du scénario s'appuie sur les fonctionnalités 3D des environnements ;
- En utilisant la vue et l’ouïe augmentées de l'avatar.
Quelque soit la solution retenue au moment de l'élaboration du scénario tutoral, le tuteur ne doit pas être ralenti, gêné par des problèmes cognitifs. Mon propos implique que le tuteur se soit formé en amont, ait affiné ses perceptions senso-motrices pour gérer son avatar, soit capable de régler son tableau de bord technique. On parlera de compétences avancées de la part du tuteur.
Il reviendra donc de définir quels sont les lieux où se positionnera le tuteur. On peut retenir trois postures pendant le temps de simulation :
- L'accompagnement de proximité, l'avatuteur suit son ou ses apprenants. Il est présent sur la scène de formation et identifié comme tel ;
- L'accompagnement à distance par la vue et l’ouïe augmentées. Le tuteur suit son groupe à distance mais l'avatar est présent sur la scène de formation (immobilité corporelle et mobilité visuelle) ;
- L'accompagnement à distance par la vue et l’ouïe augmentées avec un avatar hors la scène de formation. Le tuteur choisit de se positionner dans un endroit neutre et se rend volontairement invisible.
- Un ou plusieurs tuteurs ?
La dynamique du mouvement que je viens d'évoquer nous oblige à nous poser la question du ratio tuteur / apprenant. Dans un dispositif de FOAD habituel, le tuteur peut gérer un nombre d'apprenants se conjuguant au pluriel. Dans le dispositif de simulation immersif la question est, me semble t-il, plus compliquée. Selon la temporalité de la formation (8) le nombre d'apprenants peut varier.
- Dans le contexte d'apprentissage de la maîtrise des environnements, le tuteur peut aider plusieurs apprenants soit de façon synchrone virtualocalisée, soit de façon asynchrone en étant selon les circonstances réactif ou proactif. Laurent Gout (9) afin de rendre plus souple les périodes de formation à créé, en parallèle de second life, un espace sur Moodle pour aider ses apprenants. il est donc acceptable de penser que les apprenants s'inscrivent dans une démarche d'autoformation, à condition que la charte tutorale le spécifie expressément.
- Dans la phase certification (10), le rôle du tuteur se transforme. Il peut difficilement suivre plusieurs avatars en même temps puisque le principe même du scénario pédagogique impose la mobilité. J'avance ici l'hypothèse que le scénario tutoral doit penser la posture du tuteur en fonction des catégories de situations mises en œuvre.
- Un apprenant qui est seul et se déplace fréquemment mobilisera un tuteur et un seul ;
- Un groupe d'apprenants entrant en interaction et ayant les mêmes contraintes de mobilité pourra être suivi par un tuteur.
Il me semble qu'il faut déterminer bien amont de phase de validation les rôles qui seront attribués aux acteurs du dispositif afin de pouvoir répartir les fonctions des tuteurs. Le procédé coercitif ne s'inscrit pas dans les démarches actuelles de la collaboration mais elle y gagne, me semble t-il, en efficacité.
- Dans la phase de synthèse, "le debriefing" - Une simulation immersive doit être prolongée par un temps de synthèse (le débreiffing). La simulation peut s’apparenter à bien des égard au "game" des jeux des sérieux. Il peut être utile de rejouer la situation. Dans les dispositifs de jeux sérieux, la présence d'un pilotage par une intelligence artificielle facilite le "replay". Dans un monde immersif la part de l'humain est dominante, il faut donc prévoir des systèmes pour "tracer" les actions.
- Par la prise de notes, en remplissant de grilles d'évaluation par les tuteurs et restituées a posteriori ;
- En se réservant le droit d'intervenir in situ auprès des apprenants, une forme de guidance immédiate, orale et synchrone ;
- Par la réalisation de captations vidéos des actions des apprenants ;
- Par une autoévaluation collective ;
- Par un mix des solutions citées ci-dessus.
Mon propos sur la synthèse n'a de sens que si le scénario pédagogique a intégré les contraintes de l'avant et du pendant (11)
Cette première approche n'est que l'amorce d'une réflexion, elle doit se poursuivre par de nouveaux temps d'observations auprès des acteurs de la sphère virtuelle pédagogique. Il me semble que ce travail sera d'autant plus facilité que les divers acteurs que j'ai identifiés gagnent en expérience et en compétence. La capacité à gérer les scénarios tutoraux sont les enjeux futurs de la crédibilité pédagogique auprès des décideurs. Il convient de ne pas rater le rendez-vous
(1) Typologie des usages pédagogiques en monde virtuel http://tutvirt.blogspot.fr/2011/08/la-causerie-grand-format-avec.html
(2) La simulation immersive dans le domaine des urgences médicales, le cas de l’université de Toulouse Paul Sabatier pour la capacité de médecine de catastrophe - "Urgences immersives et simulation – Se préparer virtuellement aux catastrophes du réel"http://moiraudjp.wordpress.com/2012/06/15/urgences-immersives-et-simulation/ Jean-Paul Moiraud (2012)
(3) Définition du monde immersif, telle que nous l'entendons dans nos réflexions http://moiraudjp.wordpress.com/2012/07/09/definition-du-monde-virtuel-lieu-pedagogique-immersif/
(4) L'avatuteur est la représentation du tuteur humain par son avatar virtualisé.
(5) Typologie des usages en vidéo http://moiraudjp.wordpress.com/2012/07/11/typologie-des-scenarios-en-monde-immersif/
(6) définition http://moiraudjp.wordpress.com/2012/07/09/definition-du-monde-virtuel-lieu-pedagogique-immersif/
(7) L’avatuteur en vol, posture à concevoir, Jacques Rodet http://tutvirt.blogspot.fr/2011/09/lavatuteur-en-vol-posture-concevoir-par.html
(8) Les temps du tutorat dans des dispositifs de formation immersifs, Jacques Rodet http://tutvirt.blogspot.fr/2012/09/les-temps-du-tutorat-dans-des.html
(9) Urgentic http://urgentic.blogspot.fr/
(10) Pour des raisons liées à la nécessité de ne pas développer à l'excès le nombre d'intervenants, je pars du principe que le tuteur est aussi certificateur.
(11) "La temporalité complexe relative au scénario pédagogique et au scénario tutoral, Jacques Rodet) http://tutvirt.blogspot.fr/2012/09/les-temps-du-tutorat-dans-des.html
(10) Pour des raisons liées à la nécessité de ne pas développer à l'excès le nombre d'intervenants, je pars du principe que le tuteur est aussi certificateur.
(11) "La temporalité complexe relative au scénario pédagogique et au scénario tutoral, Jacques Rodet) http://tutvirt.blogspot.fr/2012/09/les-temps-du-tutorat-dans-des.html
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