jeudi 15 septembre 2011

Tutorat et prise en compte de l'espace de formation. Par Jean-Paul Moiraud

Dans les dispositifs habituels de formation en ligne, la gestion tridimensionnelle de l'espace (numérique) est un élément peu pris en compte car il est de peu d'importance. L'enseignement, l'apprentissage et le tutorat s'exercent dans un repère plan. Les acteurs du dispositif sont éclatés sur le territoire et communiquent via le texte, le son, l'image et la vidéo. Les contraintes sont plus d'ordre temporel que spatial.

Un monde virtuel (notamment de simulation) bouscule cette organisation.  Il contraint les concepteurs des dispositifs à penser autrement le dispositif tutoral. Il faut considérer le 3D comme une variable du dispositif.

Jacques Rodet, dans un précédent billet, pose la question  de la pertinence de l'intervention tutotale pendant la phase d'apprentissage. Faut-il intervenir ex abrupto  ? Est ce pertinent ou est ce un frein ?

Le monde virtuel n'est pas soumis aux lois physiques de la pesanteur. C'est un atout pédagogique puisqu'il est loisible au tuteur de se positionner en dehors du champ formatif. Il peut observer en hauteur.  Il conviendra, dès lors, aux concepteurs de déterminer les strates spatiales de travail. Celles qui se situent entre le sol et l' espace aérien. Comment positionner l'apprenant et le tuteur ?

Les images ci-dessous sont conçues pour illustrer la problématique des cadres spatiaux de cette réflexion.


La position spatiale du tuteur (Images Laurent Gout)



Le tuteur exerce son activité au dessus de l'exercice de simulation. Il est en capacité d'observer et d'analyser l'activité du ou des apprenants sans perturber l'acte d'apprentissage et sans perturber par sa présence le travail des apprenants.

Rôles des acteurs et positions spatiales








On peut intégrer dans le dispositif de formation des observateurs spécialisés et des tuteurs. Ils seront placés en altitude et instrumenteront les fonctionnalités de l'image subjective et / ou de vue d'un objet pour visualiser la scène (1). Le tuteur pourra intervenir s'il le juge utile en descendant ponctuellement sur la scène de formation. On pourra parler de tuteur extra territorialisé




L'imperial college of London (simulation de médecine de catastrophe) a intégré cette dimension spatiale extra territorialisée. Les concepteurs ont  créé un toit transparent au dessus la salle d'urgence. Il est ainsi possible d'observer les acteurs en position haute, sans perturber le bon déroulement de la séance.


Dans d'autres dispositifs de formation, l'agencement spatial peut avoir une logique d'horizontalité. L'utilisation cumulée, de la fonctionnalité vue de l'objet et de la fonctionnalité vue subjective, permet de gérer visuellement la situation(1). On parlera du tuteur immergé.





Nous pouvons représenter l'espace de travail dans un monde virtuel sous cette forme volumique. La mise en place du dispositif tutoral devra intégrer en amont de la phase opérationnelle, une analyse des possibles. Cela ne signifie pas que toutes les phases interactives instrumenteront l'espace, mais il faudra déterminer les conditions de son implémentation lorsque cela s'avère nécessaire (2)

 

 

 

 

 

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Vidéo N° 1 L'instrumentation des commandes de visualisation de second life

Vidéo N° 2 -  Le tuteur et l'espace


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Le gestion horizontale de la situation de formation - Le tuteur immergé


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